Si le mot arabe “Mawlid” tient pour naissance, l’extention urdu du mot “Mawloûd” signifie ‘faire des éloges’ ou ‘parler en éloges’, en somme flatter quelqu’un. Le mawloûd du saint Prophète [s.a.w.] est fait par Allah ta’âlâ Lui-même dans le saint Coran, qui peut être vu comme un livre plein (entièrement) d’éloges faites au saint Prophète [s.a.w.]. En sus, le saint Coran a été révélé (a été descendu sur) au saint Prophète [s.a.w.].

Ainsi, durant la cérémonie du Mawloûd, on fait les éloges du saint Messager [s.a.w.] en lisant les qasîdahs (poèmes) sur les qualités du saint Prophète [s.a.w.] et aussi des causeries et majliss sur les caractères et la vie bénie du saint Prophète [s.a.w.].

Voyons maintenant, à la source, où fut tenue la toute première cérémonie d’éloges faite au saint Prophète [s.a.w.], puisqu’Allah nous atteste dans le saint Coran en ces termes : “Et lorsqu’Allah prit cet engagement des prophètes : «Chaque fois que Je vous accorderai un Livre et de la Sagesse, et qu’ensuite un messager vous viendra confirmer ce qui est avec vous, vous devez croire en lui, et vous devrez lui porter secours» Il leur dit : «Consentez-vous et acceptez-vous Mon pacte à cette condition ?», «Nous consentons» dirent-ils. Allah dit «Soyez-en donc témoins et Me voici, avec vous, parmi les témoins».” [soûrah 3, verset 81]

Nous voyons donc clairement, à la lumière de ce verset, que : Avant d’avoir créé le monde physique, Allah a créé le monde spiritual et Il prit le soin de réunir les âmes de tous les prophètes (environ 124.000) et de leur faire éloges de son bien-aimé et chef de tous les prophètes, Hazrat Muhammad Mustwafâ [s.a.w.].

Donc, se réunir en cérémonie (mehfil) et d’y faire éloges au saint Prophète [s.a.w.], est avant tout un Sunnat-é-Ilâhî, qui veut dire un principe d’Allah ta’âlâ Lui-même, et ainsi surtout pas un bid’at (innovation) comme le pensent notamment ceux qui sont contre le mawloûd.

Nous, les musulmans de la conviction (‘aqîdah) “Ahl-é-Sunnat-wal-Jama’at”, avons gardé ce bon principe de nos grands-parents (venus de l’Inde) avec cette habitude bien-fondé et purement islamique. Après tout, faire éloges au Prophète [s.a.w.] d’Allah, n’est-il pas à Allah même que sont faits les éloges ? Ne disons-nous pas “Rasoûlullaah” [s.a.w.] ? En fait, tout éloge est fait pour notre Seigneur Allah même !

Parallèlement le saint-Coran (Quraan sharîf) regorgent d’éloges faites au saint-Prophète [s.a.w.] telles : “Et tu es certes d’une création éminente” [soûrah 68, verset 4] ; “Et exalté pour toi ta renommée” [soûrah 94, verset 4].

Après ces références coraniques, considérons un hadîth : Hazrat Ibné ‘Abbaass [r.a.] rapporte que : Une fois, les swahâbâs [r.a.] étaient assis et parlaient entre eux, alors que le saint Prophète [s.a.w.] les a rejoint et écoutaient leurs propos. Un swahâbâ dit qu’Allah a fait de Hazrat Ibrâhîm [a.s.] son Ami (khalîlullah). Un autre swahâbâ dit qu’Allah a parlé à Hazrat Moûsâ [a.s.] qui devint donc ‘Kalîmullaah’. Un troisième swahâbâ ajouta que Hazrat ‘Îsâ [a.s.] est le mot (kalimah) et un souffle d’Allah (puisqu’il a prit naissance sans un père géniteur). Un quatrième swahâbâ mentionna qu’Allah donna un statut élevé à Hazrat Âdam [a.s.] en le faisant naître sans père ni mère. Après avoir entendu tous ces dires, le saint Prophète [s.a.w.] conclut que tous ces propos étaient bien vrais et ajouta «Moi, je suis le bien-aimé Messager d’Allah (Habîbullah) et au jour final (qiyâmat) je porterai les couleurs d’honneur et tous les prophètes de Hazrat Âdam [a.s.] à Hazrat ‘Îsâ [a.s.] seront réunis sous ce drapeau et j’intercèderai pour tout mon peuple (ummat) et j’ouvrirai la porte du Paradis (jannat) et avec moi seront tous les croyants (mu.minîn). Et pour Allah, je suis le supérieur de ceux avant moi et tous ceux après moi et je dis tout cela sans aucune fierté». [réf. Tirmîzî, volume 2, chapitre Abwaabul-munaaqib, n° 1550 & Mishkât volume 3, chapitre Chef des prophètes, n° 5513].

Tout d’abord, nous constatons que les swahâbâs, en assemblée, firent éloges à plusieurs prophètes d’Allah et que le saint Prophète [s.a.w.] ne les a pas interdit et au contraire, Il les a encouragé et que Lui-même fit les éloges des autres prophètes et de Lui-même. C’est cela le principe et le concept même du Mawloûd.

Considérons un autre hadîth : Hazrat Jaabir bin Samra [r.a.] a dit : «Plus d’une centaine de fois, j’ai assisté une assemblée où les swahâbâs faisaient des éloges au saint Prophète [s.a.w.] en sa présence et sous forme de poésie (qasîdah) et que le saint Messager [s.a.w.] écoutait attentivement et parfois même Il souriait». [réf. Tirmîzî, volume 2, chapitre Abwaabul aadaab, n° 709]

Au travers de ces références du saint Coran et des hadîths, nous remarquons que la célébration du Mîlâd par le biais du Mawloûd est une coutume purement islamique et entériné par la conviction (‘aqîdah) Ahl-é-Sunnat-wal-Jamâ’at. Qu’Allah nous encourage à pratiquer de tels évènements en augmentant notre foi envers Lui et augmentant notre amour (attachement) au bien-aimé saint Prophète [s.a.w.]. Âmînn !