La puberté, appelée en arabe “al-Buloûgh”, repris en urdu avec le terme “bâligh” est un âge décisif pour un(e) musulmane(e). C’est en effet à cet âge, que tous les facteurs (piliers) de l’islam deviennent obligatoire (faraz) sur la personne. Pourtant lié à la sexualité puisqu’on passe de l’enfance à l’adolescence, c’est en quelques sortes, l’âge d’or de la jeunesse musulmane, puisque ces enfants deviennent responsables comme musulmans à part entière.

Si l’on admet théoriquement l’âge de 15 ans pour définir ce seuil, cet âge est aléatoire et dépend de chaque individu. Les signes de la puberté sont entre autres : L’excrétion de sperme (secrétions) après excitation ; L’apparition de poils (moustache, aisselles, pubis) ; Éjaculation nocturnes ; L’apparition des menstrues ; La voix mue. On dit que l’enfant devient “Mukallif”, passage chez les grands.

Mais le fait que les ‘ibâdats obligatoires tels que Namâz (swalât), Rozâ (jeûne) etc. commencent à leur être incombés, cela ne veut pas dire que c’est là qu’ils doivent les apprendre, mais c’est là que les actes de dévotion (‘ibâdats) commencent à être comptés. En fait, cet âge clef ouvre le registre-des-actes dit “Nâma-é-A’mâl” (‘amal-nâmah) d’une personne.

Et pour qu’ils pratiquent concrètement les actes d’ibâdat à cet âge, leur apprentissage du deenyâd (choses élémentaires pratiques de la religion) doit commencer dès leur plus jeune âge, lors de l’enfance, voire la petite enfance.

Il est préconisé qu’un enfant doit grandir au sein de la maison parentale et familiale, dans un environnement (mâhôl) de deen (religion). L’enfant doit être acclimaté dès l’âge le plus tendre (3, 4 ans) avec les pratiques gestuels des ghusal et wazu ; de la lecture arabe-phonétique des wazîfahs (récitations) de la vie quotidienne ; les postures des namâz imitant les parents et les gens de la maisonnée ; apprendre dès que possible la lecture de l’arabe écrite ; à l’âge de 6, 7 ans l’enfant doit maîtriser complètement les aspects du Namâz (on peut même le frapper à 10 ans s’il n’obtempère pas en ce qui concerne le namâz) et prendre l’habitude des ‘ibâdats pour qu’une fois arrivé à l’âge décisif de la puberté, la pratique se poursuit naturellement, fruit de l’éducation de deen qu’on les aura pourvue ; aussi à l’âge de 9 ans, il est recommandé qu’un enfant doit dormir seul.

Un hadîth stipule : “Ordonnez à vos enfants de prier à sept ans, les frapper si besoin à dix ans et séparer les uns des autres dans le lit” [Abu-Dâwoûd, Ahmad]

Attention, il existe une négligence grave de nos jours qui consiste à ce que des parents attendent l’envoi de leurs enfants au Madrassah (école d’apprentissage du deen, communément appelée école-coranique) pour se dégager des responsabilités parentales du deen. Il est dit que le premier madrassah commence dans la maison des parents ! Le fait d’envoyer leurs enfants au Madrassah ne leur dégage pas de cette responsabilité qui consiste à ce devoir d’apprentissage de deen élémentaire à leurs enfants.

Il ne faut pas s’étonner de nos jours de la dégradation spirituelle et de la connaissance du deen des enfants ignorant les actes élémentaires de la religion, issu du manque d’apprentissage parental. Des parents deendâr (religieux) donneront des enfants deendâr ; et des parents non-deendâr (non-religieux) donneront des enfants non-deendâr. Un pommier donnera des pommes et un bananier des bananes, il ne faut pas se leurrer…

Les Ustâz (professeurs de deen) au madrassah ne sont pas vraiment là pour entamer l’apprentissage mais pour le poursuivre. Il s’agit pour eux d’accompagner l’enfant ayant déjà été formé élémentairement par ses parents, à d’autres niveaux plus avancés du savoir (‘ilm) liés au deen

Contrairement à d’autres religions qui ont institué des cérémonies pour marquer à leur manière la puberté, l’Islam tend à ce que cet âge clé soit le plus discret familialement, les plus spirituels tiendront tout-de-même des ‘ibâdats collectifs, tel un Khatam, prôné par les Ahlé-Sunnat-wal-Jama’at.

En somme, la puberté constitue pour un(e) jeune, l’accès dans le monde des adultes comme de responsables musulmans. Et dans le cadre de l’aspect sexuel lié à cet âge singulier, la maitrise de soi, dans l’équilibre d’une vie, en distinguant les choses licites (halâl) des choses illicites (harâm), en attendant la prochaine étape ô combien importante que constitue le Mariage (an-Nikâh).

Si la jeunesse, comme partout ailleurs, est synonyme d’avenir, les enfants musulmans représentent la descendance du deen, l’agrandissement du ummat (peuple) de l’Islam. À ce propos, le saint-Prophète [s.a.w.] a dit : “Ayez de la progéniture, pour que je sois fier de vous au jour dernier” [Bukhâri]. Il faut maintenant espérer que le “Ummat-é-Rasoûl [s.a.w]” (peuple-du-Prophète [s.a.w.]) ne s’augmente pas seulement avec de la quantité, mais aussi avec de la qualité, c’est-à-dire des musulmans dignes héritiers de l’islam.