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Le sujet du RAPATRIEMENT d’un corps de Mayyat

mayyat

Lors des mayyats, en temps normal, l’islam notre deen stipule de l’effectuer au plus vite et au plus près.

Au plus vite, tient pour la recommandation d’effectuer rapidement (le plus rapidement possible) tous les facteurs qui s’imposent, en l’occurrence : Ghussal-mayyat (Toilette-rituelle), la mise du Kafann-mayyat (Linceul) et procéder au Dafann (enterrement) avec Namâz-é-Janâzah (Prière-du-Cercueil) au préalable. Hélas, en France, nous sommes souvent sous le joug de la lenteur administrative face à la mise-à-disposition du corps, mais nous y sommes un peu accoutumés. Ce qui ne nous empêche pas dans notre démarche, à tout mettre en œuvre pour que les délais d’attente soient au maximum raccourcis.

Au plus près, tient pour la recommandation d’enterrer (Dafann) le mayyat au qabarastân le plus proche, soit du lieu du décès (Intéqâl), soit du lieu de résidence, pour qu’il soit plus pratique pour la famille d’effectuer les ziyârats (pieuses-visites). Un mayyat ne doit pas être transporté (pour ne pas dire “trimbaler”) dans des lieux intermédiaires, de manière abusive ou inutile pour le mayyat, car dans ces cas, il sera le premier à en “pâtir” (taklîf), c’est une sorte de “souffrance” spirituelle, qu’on doit absolument le priver. Quand on aime ses proches, on ne leur fait pas souffrir, c’est bien connu comme adage. Sans compter qu’un rapatriement au loin, surtout en cas de vol d’avion, les étapes de transport et transits aéroportuaires font subir aux cercueils (sur toute la ligne) des acrobaties pas souhaitables.

Jadis, à l’époque d’avant nos jama’ats, nos adhésions étaient primordialement pour du secours-mutuel, et notamment nos mayyats étaient quasi-systématiquement rapatriés au pays, par manque de structures organisationnelles. Mais, alhamdu-lillâh, par la suite, avec l’avènement de nos premières congrégations, les résidents que nous sommes dans ce pays ont fait que nos mayyats se fassent localement, conformément aux préceptes de l’islam, qui stipulent “au plus vite et au plus près’’. Les rares cas admis au rapatriement demeurent exceptionnels, notamment lorsqu’il y a “Wasiyyat’’ (testament ou vœu-testamentaire) de la personne, avant son décès.

Et même lorsqu’il y a Wasiyyat de requête de rapatriement, il faut que le testament (ou vœu-testamentaire) soit raisonnablement justifié d’un point de vue spirituel et moral. Et même là, ce n’est pas une obligation, mais une recommandation, puisque tout dépend des moyens de la famille ou des gens qui s’en occupent. Ils feront de leur mieux pour essayer de respecter le wasiyyat. Dans le cas où, malgré testament avéré, ils ne peuvent pas faire comme souhaité, ils ne seront pas considérés comme blâmables ni considérés comme pêcheurs (gunehgâr), puisque de manière générale dans le domaine du mayyat, la règle de “au plus vite et au plus près” est de rigueur.

Il faut voir aussi, que le destin (fixé par Allah, notre Seigneur) de la personne a voulu qu’elle décède dans tel ou tel endroit et dans telle ou telle condition. Donc, attention aux personnes qui prononceraient des vœux à tout va. Il faut qu’il soit spirituel et moral. Si chacun s’amuse de manière non justifiée, de formuler des vœux de se faire enterrer dans tel ou tel pays, on n’y arrivera pas…

L’important de la fin de la vie dans ce dunya (monde d’ici-bas) demeure essentiellement le fait de passer dans l’au-delà (âkhirat), le monde-de-la-barrière (âlam-é-barzakh) et dans cette optique le lieu géographique (pays) de la tombe n’a que peu d’intérêt. Ce monde temporaire est voué à la destruction prochaine, que constitue la fin-du-monde (qiyâmat), annoncé par Allah ta’âlâ et après le jugement-dernier, la vie dans l’au-delà sera elle éternelle…