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Hazrat Mu’înuddîn Tchisti Khwâjâ Gharîb Nawâz [r.a.]

Un bref aperçu de la vie bénie de

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Hazrat Khwâja Gharîb Nawâz Mu’înuddîn Tchisti Ajmîri [r.a.]

Hazrat Hassan Sanjari [r.a.] est né en l’an 536 Hijri (1141 grégorien) à Sanjar (comme son nom l’indique) au Sijistân, en terre ‘Khorâsân’ (région perse). Il est doublement dans la lignée des ‘ahl-é-baÿt’ qui sont les descendants de la famille du saint Prophète [s.a.w.], son père descend de l’Imâm-é-Husseÿn [r.a.] et sa mère descend de l’Imâm-é-Hasan [r.a.].

Ses parents décèdent lorsqu’il n’avait que 15 ans et son père lui laissa en héritage, un moulin ainsi qu’un jardin potager. Depuis son tendre enfance, Khwâjâ sahab était très différent des autres enfants de son âge et aimait passer son temps en prières et méditations (‘ibâdats). On raconte qu’un jour lorsque le jeune Khwâjâ arrosait son jardin, un wali, Hazrat Shaÿkh Ibrâhîm Qundoûzi [r.a.] passa par là et lui offrit un morceau de pain et lui demanda d’en manger. Et lorsque Khwâjâ sahab mangea ce pain, il se sentit étrangement transformé et illuminé, comme dans un autre monde (l’élan spirituel).

Suite à cela, Khwâjâ-sahab vendit ses propriétés, donna l’argent aux pauvres et choisit de renoncer au monde matériel pour celui du spirituel et partit pour Bukhârah et Samarcande pour des études poussées de deen. Sur place, il parcourut la région accompagné d’autres élèves de son âge en apprenant auprès d’éminents ustâz (professeurs de deen), jusqu’à ce qu’il rencontre le grand wali Hazrat Khwâjâ ‘Uthmân Hâroûni [r.a.] et devint son fidèle disciple spirituel. Il fit beaucoup de voyages avec son maître et guide, à travers le moyen-orient y compris Makkah-sharîf et Madînah-sharîf.

Un jour, Khwâja-sahab vit en rêve le saint Prophète [s.a.w.] qui lui ordonna d’aller prêcher le deen-é-Islaam dans une région éloignée qu’est l’Inde. Il entreprit ce long voyage accompagné de quelques disciples et passa par Lahore (actuel Pakistan) et resta 40 jours en halte spirituel au mazâr (mausolée) du grand wali Hazrat ‘Ali Hujwiri [r.a.] connu sous le surnom de Dâta Ganj-Bakhsh. De là, il poursuivit avec ses compagnons, sa longue route pour l’Inde et atteignit Ajmîr [Ajmeer] où il décida de s’installer.

Dès son installation dans cet endroit, il fut idéologiquement confronté aux gens de la région, des idolâtres hindous et il comprit le sens de la mission qui lui fut confiée par le saint Prophète [s.a.w.], qui consiste à retirer ces gens de l’idolâtrie et de l’ignorance d’Allah ta’âlâ, pour leur emmener le deen agréé d’Allah, l’islam.

Très vite, sa présence dérangeait les gens de cette contrée, les prêtres et sorciers hindous prirent en contre Khwâjâ sahab et ses compagnons et un conflit idéologique prît place. Mais, par la volonté d’Allah, Khwâjâ sahab fit de nombreux miracles (karâmat), qui d’une part fit convertir de nombreux hindous à l’Islam, dont un des chefs prêtres au nom de Jogi-Jaÿpal, ce qui contribua à agrandir les troupes musulmanes sur place, mais qui d’autre part alimenta le conflit qui opposait farouchement les deux communautés.

Parmi les grands évènements miraculeux œuvrés par Khwâjâ-sahab, un fait fut un grand tournant de l’histoire de ce conflit : Il y avait un lac non loin où séjournaient khwâjâ-sahab et ses compagnons. Le grand maharâjah qui gouvernait cette région envoya ses soldats armés (sipaÿ) pour encercler le lac et empêcher le groupe musulman d’y accéder. Sachant que l’eau est nécessaire aux musulmans pour les ablutions et autres, il usa de ce stratège en vue de faire capituler khwâjâ sahab et ses compagnons, croyant qu’ils allaient se rendre par la faiblesse, mais c’était mal connaître le imân (foi) inébranlable de Khwâjâ-sahab.

Les jours passèrent et le petit groupe musulman souffrait beaucoup de cette situation. Les soldats barricadaient les abords du lac, seuls les hindous y avaient accès pour leurs besoins vitaux. Au bout de quelques jours, notre éminent khwâjâ-sahab, par la guidance d’Allah ta’âla, décida d’agir à sa façon, il envoya un de ses compagnons menu d’un bol en vue d’aller humblement demander la permission au chef des soldats, d’en prendre seulement un bol d’eau pour étancher un peu la soif de ces musulmans. Ce dernier y consentit en pensant qu’un tout petit bol pour la soif de tout un groupe ne leur avancerait à rien. C’est ainsi que l’envoyé plongea son bol dans le lac et miraculeusement tout le lac s’assécha en remplissant le bol !

Les soldats, voyant ce miracle, ne sachant quoi y faire, appela leur chef maharâjah pour venir constater les faits. Ce dernier y accourut et constata la situation ainsi renversée ! : Toute l’eau du lac était maintenant dans un bol en possession des musulmans. Le maharaja dût se présenter et s’incliner humblement devant khwâjâ-sahab qui lui démontra en ce miracle, le pouvoir et le vouloir de justice d’Allah ta’âlâ. Les hindous finalement se retrouvaient démunis de cette ressource vitale, durent se repentir, de nombreux prêtres et soldats se convertirent à l’Islam, ‘deen-é-haqq’ (religion de la vérité).

Par la suite, de nombreuses difficultés et de miracles s’en suivirent mais l’Islam s’était définitivement installé dans de nombreux cœurs des gens de ce pays subcontinental, qui compte beaucoup de pauvres. Les préoccupations de Khwâjâ-sahab et celles de ses compagnons résidaient non seulement dans la propagation du deen-é-Islâm, mais aussi à subvenir aux besoins des pauvres et les assister quelque soit leur religion. L’Islam, c’est aussi de l’humanitaire.

Hormis la foi islamique, l’enseignement simple de Khwâjâ sahab envers les pauvres était : “La rivière de la générosité, le soleil source d’affection et la terre d’hospitalité”. On lui avait une fois demandé ce qu’est la plus haute dévotion à Dieu, il répondit à cela : “Dar mandgaan ra fariyad raseedan wa haajat-e-baichaargaan ra rawa kardan wa gursingaan ra sair gardaneedan” qui veut dire : “Remédier à la misère des personnes en détresse, répondre aux besoins des démunis et nourrir les affamés”. Khwâja-sahab aimait l’humanité en général et les indiens en particulier, il avait un idéal d’apporter une révolution sociale et spirituelle dans ce pays, ce qui fut fait.

Après avoir accompli la longue mission dictée par le saint Prophète [s.a.w.], ce grand wali de l’ordre soufi dit ‘Tchisti’ poussa son dernier souffle le 6ème jour du mois de Rajab de l’an 633 Hijri (16 mars 1236) à l’âge de 97 ans, dans sa chambre d’ibâdat (dévotion) de la demeure qui fut le centre même de toutes ses activités de deen à Ajmeer sharîf, aujourd’hui dans l’état du Rajasthan.

Khwâjâ-sahab reçût, parmi ses nombreux titres, celui de “Mu’înuddîn” (celui qui aide la religion). Parmi les awliyâ-Allah (amis-d’Allah), il est dénommé “Sultwân-ul-Hind” (le Sultan de l’Inde) ainsi que par son autre titre à l’indienne “Gharîb Nawâz” (le Bienfaiteur des Pauvres). Son mazârr (mausolée) à Ajmeer, demeure la principale attraction de l’Inde musulmane soufie et étonnement d’autres communautés aussi. Son ‘Urs est célébré au 6 Rajab et ceci à travers le monde par les admirateurs des awliya-Allah en général et de Khwâjâ-sahab en particulier.

Quant à nous, musulmans de souche mauricienne, avons hérité l’Islam de l’Inde soufie. Donc, puisque Khwâjâ sahab est venu sauver nos ancêtres du ‘shirkat’ (idolâtrie), nous lui devons donc en quelques sortes, notre foi islamique, car s’il n’était pas venu en Inde nous apporter ce grand cadeau inestimable qu’est l’Islam, nous serions aujourd’hui des fervents idolâtres dans des temples ! Que nos futures générations s’en souviennent et tout comme nous, soyons de ceux qui célèbrent les éloges de Khwâjâ-sahab et qu’on continue de bénéficier de ses enseignements religieux et spirituels et bienfaits. Et que grâce à cet amour (muhabbat) pour les bienfaiteurs, Allah nous réveille au jour de la résurrection (qiyâmat), parmi ces bienfaiteurs, les swâlihîn (vertueux, gens de bien) !