Question-Réponse n° 299
Les mauriciens peuvent-ils accomplir le Namâz-é-Ghaÿb ?
Question [transcrit de la langue anglaise] d’une jeune fille, chezdeenaute de Woodgreen (Londres, Angleterre) : “Il y a eu un mayyat dans ma famille à l’île-Maurice et ici à Londres, les membres de ma famille ont accompli le ‘Namâz-é-Ghaÿb’ sous l’impulsion des amis libanais, alors que nos proches mauriciens et pakistanais étaient en désaccord. Fidèle à votre site, je me tourne vers vous pour des éclaircissements. Pouvons-nous, mauriciens, accomplir un tel namâz ?”
Réponse : Avant tout, un explicatif du sujet, la prière dite “Swalât-ul-Ghâib” en arabe (‘Namâz-é-Ghaÿb’ en urdu) est un Namâz effectué dans l’intérêt d’un défunt (mayyat) en l’absence du janâzah (cercueil), d’où son appellation francisée “Prière-de-l’absent” (ou “Prière-pour-l’absent”). Merci donc de nous accorder votre attention à ce qui suit :
Suivant le fait que le saint-Prophète [s.a.w.] l’ayant fait pour le négus (décédé en abyssinie) considéré comme exceptionnel par les ‘ulama (savants) et compte tenu que le saint-Messager [s.a.w.] ne l’ayant pas fait à d’autres occasions, le Fiqah (jusrisprudence), selon les différents Maz’hab (écoles-de-pensée) est le suivant :
Le ‘Swalât-ul-Ghâib’ est : Préconisé chez les Shâfé’ï ; Toléré et permis (jâïz) chez les Hambali : Non-appliqué et déconseillé (pour ne pas dire interdit) chez les Hanafi et les Mâliki.
En somme, il s’agit ici du ‘Namâz-é-Ghaÿb’. Cependant, les “Du’â-é-maghfirat” (Supplication-du-Pardon) pour nos défunts (mayyat) est de rigueur chez tous les musulmans, quelque soient les Mazâhib (toutes écoles-de-pensée confondues).
Ceci dit, pour revenir à votre questionnement, nous les musulmans de souche mauricienne, par essence de rite Hanafi, ne faisons PAS le ‘Swalât-ul-Ghäib’. En absence du janâzah, on fait les rituels “Du’â-é-maghfirat” tant recommandés.