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Valeurs et droits des Ustâz (imposables aux élèves)

Droits des Professeurs (enseignants) de deen

[Huqouq Ustaaz]

imposables aux élèves de deen

Ce dossier est fidèle à la partie Droit des ustaaz du livre intitulé “Huqouqul waalidaÿn” (droits des parents) écrit par le très grand érudit Imaam Ahlé-Sunnat, A’lâ-Hazrat Ahmad Razâ Khan Qâdiri Barelwi (r.a). Il est traduit et commenté par le Mawlana Hâfiz Qâri Ahmad Bashir Keenoo (Ile Maurice).

Le Professeur (Ustaaz) est comme un grand Papa pour ses élèves. Dans certains cas, ils sont même plus qu’un père. C’est pour cela qu’on aborde ici le sujet. Dans le Fatwa ‘Aalam-giri et aussi Hazrat Imaam Hâfiz-ud-deen Kardaari (r.a) a rapporté que l’Imaam Zand-o-Waïsti a dit : « Le droit des ‘Aalims (savants) sur les jaahils (ignorant) est tout comme les droit du Ustaaz (professeur) sur ses élèves ». Et ce droit, c’est ceci : Qu’un ignorant ne parle pas devant un ‘Aalim et qu’un élève ne parle pas devant un professeur. Ne pas s’asseoir à la place du professeur durant son absence. Ne pas rejeter leurs paroles. Ne pas marcher devant eux.

Dans le Fatwa ‘Aalam-giri et aussi avec référence Gharaaïb, il est dit que l’élève doit prendre en considération le droit du professeur et avoir du respect pour ce dernier. Il ne lui faut pas hésiter à dépenser son argent en faveur de son professeur et le faire avec contentement (de cœur).

Et lorsque le Ustaaz accepte la chose, l’élève doit penser que son professeur est en train de lui faire un bien et que l’élève a une occasion de soutenir (servir) son enseignant.

Dans un autre livre très connu du Fiqah Hanafi au nom de Taatar Khaaniya, il y est précisé que l’élève doit observer le droit de son Ustaaz avant même le droit des parents et des autres musulmans.

Le Ustaaz qui aura enseigné une bonne éducation, ne serait-ce que d’une seule lettre, est digne de respect de Ustaaz. Il faut toujours rester simple et modeste devant son Ustaaz et il ne faut jamais le déshonorer. Il faut toujours lui donner la priorité et la préférence par rapport à toute chose.

Celui qui aura laissé passer les autres avant son Ustaaz aura comme si coupé une des cordes de l’Islam. Parmi les respects du Ustaaz, figure aussi le fait que si le Ustaaz est chez lui et que l’élève est venu devant sa porte, il peut même l’attendre dehors à ce qu’il sorte sans même frapper à sa porte.

Allah ta’ala nous dit dans le sourah Hujuraat : « Certainement ceux qui vous appellent au dehors de votre chambre, la plupart de ces gens n’ont pas d’esprit. Et s’ils avaient de la patience d’attendre votre sortie et vous alliez vers eux, ce serait mieux pour eux. Et Allah est pardonneur et gracieux ». [sourah 49 – verset 4-5]

Le Prophète  fut le Ustaaz de ses compagnons (sahaabas) et Allah ta’ala leur a démontré comment respecter le Ustaaz et surtout e Prophète .

Un ‘Aalim-é-deen est comme un Ustaaz pour tous les musulmans en général et pour ses élèves, il est comme un Prophète.

Il est cependant logique que si un ‘aalim-é-deen ou un ustaaz ordonne de faire une chose qui est contre le shari’at, il ne faut pas l’obéir dans ces cas là tout comme il est stipulé dans un hadîth : « Il n’y a pas lieu d’obéir toute personne qui ordonnerait la désobéissance d’Allah ».

Mais il ne faut pas désobéir le Ustaaz dans le cadre du shari’at. Il ne faut pas les manquer du respect. Il ne faut pas agir avec arrogance contre eux.

« Innal munkara laa yuzaalu bimunkariin » : « Parce qu’on ne peut pas effacer le mal avec le mal ».

Si le ustaaz ordonne une chose à l’encontre du shari’at, il faut tout de même présenter ses excuses au ustaaz avec humilité et respect. Mais l’ordre est conforme au shari’at, même si ce n’est pas faraz / waajib (obligatoires) ou sunnat, il faudra dans la mesure du possible s’efforcer à l’obéir tout en pensant que c’est une chance qui vous est offerte.

S’il y a un ordre du ustaaz conforme au shari’at, comme faire les namazs (swalaats) et vous ne l’obéissez pas, c’est comme briser une corde importante dans l’Islam.

Les savants ont dit que si un ustaaz a des difficultés avec un élève d’une façon ou d’une autre, l’élève perdra les bénéfices de son éducation, c’est à dire que l’élève ne bénéficiera pas des barkats (bénédictions) dans ses connaissances.

Si l’ordre du ustaaz est obligatoire par rapport au shari’at, l’élève doit plus le prendre en considération en l’obéissant plus. Désobéir le ustaaz dans de tels cas reviendrait à ce que l’élève aille droit en enfer (jahannam). Qu’Allah nous préserve d’un tel sort !

Devenir ingrat envers son ustaaz est une maladie mortelle. Les bénéfices de cette éducation disparaissent. Qu’Allah nous préserve d’un tel sort !

Dans un hadîth, le saint Prophète d’Allah  a dit : « Celui qui ne remercie pas les gens, ne remercie pas Allah non plus ». [Tirmizi, Musnad Ahmad]

Dans le Quraan sharîf, Allah ta’ala nous dit dans le sourah Ibraahîm : « Et penser que lorsque votre Créateur a ordonné et vous a fait écouter, si vous avez de la reconnaissance, vous me remercierez, et je vous en donnerai beaucoup plus, mais si vous devenez ingrats, alors ma punition sera très dure ». [sourah 14 – verset 7]

Et à un autre endroit du saint Coran, Allah ta’ala nous dit : « Certainement Allah n’aime pas ceux qui sont malhonnêtes et ceux qui sont ingrats ». [sourah 22 – verset 38]

Allah ta’ala nous dit encore : « Qui sont ceux que nous punissons ? seulement les ingrats ». [sourah 34 – verset 17]

Le saint Messager d’Allah  a dit : « Si quelqu’un vous a fait un bien, à part de le remercier, il vous faut faire son éloge. Mais si vous vous cachez de ça, c’est à dire que si vous refusez de faire son éloge, vous serez devenu ingrat ». [Bukhaari, Abu-Daawoud, Tirmizi, Ibné-Habbaan]

Devenir ingrat envers son ustaaz et ne pas reconnaître sa valeur, reviendrait comme désobéir son père, parce que le ustaaz est dans le grade d’un Papa.

Dans un hadîth, le saint Prophète d’Allah  a dit : « Je suis comme un père pour vous puisque je vous enseigne la science ». [Ahmad, Daarmi, Abu-Daawoud, Nisaai, Ibné-Maajah, Ibné-Habbaan]

Les ulamas (savants) ont même précisé : « Les droits du Ustaaz sont avant les droits des parents (mères et pères), parce que les parents auront grandi le corps, alors que le ustaaz aura grandi le rouh (l’âme), aura nourri le rouh, de l’enfant. Et la valeur du rouh est supérieur à la valeur du corps (jism) ».

La désobéissance des parents est très grave. Le saint Prophète  a mentionné les conséquences de désobéir les parents avec celles du shirk (l’idolâtrie). Selon un hadîth, le résultat est très grave, puisque devenir ingrat envers son ustaaz et le dénigrer est comme un serviteur qui s’évade de son maître. Allah n’accepte pas les ibaadats faraz et nafils d’un tel  serviteur. [Muslim, Tirmizi, Tibraani, Ibné-Khuzaÿma, Ibné-Habbaan]

Le saint Prophète  a dit : « Un ustaaz devient un Maître pour son élève ». Le saint Messager d’Allah  a aussi dit : « Celui qui montre et enseigne un seul aayat (verset) du livre d’Allah, à son élève, devient alors son Maître ». [Tibraani, rapporté par Hazrat Abu Umaama (r.a)]

Hazrat ‘Ali (r.a) a dit : « Celui qui m’aura enseigné une lettre, sans doute, serait devenu mon maître. Il peut me vendre s’il le veut, il peut me libérer s’il le veut !».

Hazrat Imaam Shamsuddîn Sakhawi (r.a) a rapporté du Muhaddith Hazrat Shughba bin Hajjaaj (r.a) et a dit : « La personne de qui j’aurais écrit 4 ou 5 hadîths, je deviens son esclave jusqu’à ma mort » [Maqaasid Hasana]

Selon au autre récit (riwaayat), il y est écrit de cette façon : « La personne de qui j’aurais écrit un seul hadîth, je deviens son esclave toute ma vie » [Maqaasid Hasana]

Hazrat Abu Huraÿrah raconte que le saint Prophète  a dit : « Chercher l’éducation pour avoir la tranquillité et l’honneur et rester simple devant celui qui vous donne cette éducation ». [Tibraani dans Awsat et Ibné-‘Aadi dans Kaamil].

Finalement, outre le respect, la meilleure façon de rendre hommage à son professeur-de-deen (Ustaaz), c’est d’apprendre et retenir les enseignements dispensés et en sus, les transmettre aux autres.

Qu’Allah nous compte tous parmi ceux qui honorent leurs Ustaaz, leurs Parents et les autres Musulmans, comme il se doit. Aamiin.