inna lillaahi 2

Par définition, un bébé dit “Mort-né” est un bébé qui aura été déclaré, par le corps-médical, comme ayant cliniquement cessé de vivre avant sa naissance, donc dans le ventre même de sa mère.

Par ailleurs, l’islam considère un bébé vivant dans le ventre de sa mère comme une personne à part entière car l’âme lui a été insufflée et parallèlement les battements de son cœur sont perçus.

Puisqu’en temps normal, un bébé naissant en vie, pousse des cris en sortant du ventre de sa mère, l’islam prend ce fait en référence et stipule que : Lorsque l’enfant a poussé au moins un cri à la naissance et meurt par la suite, tous les facteurs du deen s’appliquent, qui sont le Ghusal-mayyat (toilette-rituelle), le Kafann-mayyat (linceul) et le Namâz-é-Janâzah (Prière-du-cercueil) avant le Dafann (enterrement selon les rites islamiques). Considérant comme un enfant vivant mais ayant goûté à la mort après (peu-après) sa naissance.

Mais dans le cas de l’enfant Mort-né, c’est-à-dire ayant cessé de vivre dans le ventre de sa mère et donc ne poussant pas le moindre cri à la naissance (ou au moment où il est extirpé) : Aucun facteur précité ne s’applique, c’est-à-dire Pas de Ghusal-mayyat ; Pas de Kafann-mayyat ; Pas de Namâz-é-Janâzah, mais il faut qu’il soit Dafann. Le deen stipule que le bébé mort-né doit être convenablement enveloppé dans du tissus blanc et enterré (sans namâz-é-janâzah). Attention, il ne faut surtout pas abandonner l’enfant aux services hospitaliers, où il sera voué à l’incinération, ce qui est contraire au deen.

Cependant, certains rares pays musulmans (souvent Mâlikites) recommandent la tenue d’un Namâz-é-Janâzah exceptionnel (mais toujours sans ghusal ni kafann) considérant que l’âme ait été insufflée, mais les quatre écoles-de-pensée (mazâhib) se concordent sur le constat de non-poussée du moindre cri pour rester unanime sur le côté non-ghusal, non-kafann, non-namâz-janâzah, mais dafann-effectif.

Ces dispositions prises pour le dafann, la conduite à tenir par les parents concernés est la suivante : Persévérer (faire preuve de Swabar) en contenant sa tristesse et en implorant (faire des du’âs) qu’Allah d’une part, fasse de l’enfant un intercesseur pour ses parents au jour du qiyâmat (jugement-dernier) et d’autre part, leur accorde ultérieurement de la progéniture confirmée. Le visage de l’enfant né sans vie peut être vu uniquement par les deux parents s’ils le souhaitent, mais pas par tous les membres de la famille ni les proches. Aussi, l’islam ne préconise donc pas de nommer un enfant mort-né.

Mais en France, pour pouvoir l’enterrer (auprès des services des Pompes-funèbres), on a le choix de nommer l’enfant mort-né, selon la législation en vigueur : Une loi datant d’avril-2008 autorisait la nomination (à l’état-civil) tout enfant né sans vie, après 22 semaines d’aménorrhées (20 semaines de grossesse) et/ou 500g. Mais selon la nouvelle législation, les fœtus de moins de 22 semaines d’aménorrhées (20 semaines de grossesse) et/ou 500g mais après seulement 14 semaines d’aménorrhées (12 semaines de grossesse) peuvent être déclarés à l’état-civil comme enfant né sans vie.