eclipses

Jadis, et au sein de nombreuses croyances, les éclipses (solaires ou lunaires) étaient signes de mauvais présages (malheurs, morts, naissances, etc.), mais avec l’avènement de l’islam, le phénomène doit être considéré comme une crainte (khawf) envers Allâh, notre Seigneur, créateur et maître de l’univers, qui dirigera tout vers la destruction finale à la fin des temps, certes programmé.

De nombreux versets du saint-Coran, font ressortir les sujets d’astronomie (astres, temps, univers etc.) pour renforcer la foi musulmane et accentuer notre frayeur d’Allah (taqwa), qui doit se manifester lors de phénomènes astronomiques tels les éclipses.

En sus, de nombreuses hadîths indiquent la conduite à tenir, émanant des actes du saint-Prophète [s.a.w.], comme le Namâz-é-Kusoûf (swalât-ul-Kusoûf) et les du’as (supplications) qui sont de rigueur, sans compter le fait de faire de l’aumône (charité) ce jour-là.

Quelques maslâs (règles), quasi unanimes aux 4 écoles-de-pensées :

Le mot “Kusoûf” (s’écrivant avec la lettre arabe ‘Kaaf’) est employé pour les éclipses du soleil. Le mot “Khusoûf” (s’écrivant avec la lettre arabe ‘Khé’) est employé pour les éclipses de lune.

Le Namâz-é-Kusoûf (ou Namâz-é-Khusoûf) sont classé Sunnat-é-Mu’akiddah. C’est-à-dire acte sans-manquement, du saint-Prophète [s.a.w.].

Un ghusal spécial est préconisé au préalable, comme pour l’occasion du jummah.

Tout le monde (en état de propreté rituelle) peut le faire. Résidents aussi bien que voyageurs. Adultes et enfants.

Il est conseillé de le faire en jama’ât (au masjid ou ailleurs). Ceci étant dit, l’imâm doit en maîtriser les règles et son accomplissement. À défaut, on peut le faire en individuel (isolé).

Il peut se faire en jama’ât au masjid, sans Azân ni Iqâmat, avec ou sans Appel (E’lân) au préalable dans les jours qui le précèdent. C’est à l’appréciation des masjids de le tenir. Mais cependant si l’éclipse tombe un vendredi (jour du jummah), il devient mustahab (recommandé) de le faire au masjid et mustahsan (meilleur) de l’accomplir en jama’ât.

Il n’y a pas de Azân, ni de Iqâmat. Mais il est conseillé (et c’est un sunnat) juste avant sa tenue, d’annoncer (au dehors) : “As-Swalaatu jamii’ah” (“La prière se réunit”, “The prayer is gathering”).

On ne doit PAS faire le namâz après l’éclipse. Selon l’enseignement issu d’un hadîth “Si vous le vivez, priez jusqu’à son terme”. C’est un namâz qui doit se faire pendant. Il est conseillé de l’accomplir au début (ou après son début) de l’éclipse et le faire durer pendant, donc si possible jusqu’à sa fin. Cependant, si l’éclipse dure plus longtemps, on peut l’arrêter avant et faire le Zikr (ou tout autre invocations tels que du’as, wazîfahs etc.). Si l’éclipse est courte (c’est-à-dire qu’elle dure moins longtemps que le namâz), le namâz se fait jusqu’à ce qu’il finisse (le namâz).

Le namâz se fait en 2-raka’âts, comprenant 2 ruku’ (inclinaisons) dans chaque raka’ât (ce qui donnera un total de 4-ruku’ [inclinaisons] et 4 sajdahs [prosternation]).

C’est un namâz qui est plus long (que les normaux), c’est-à-dire qu’il dure plus longtemps que les namâzs habituels. Ceci parce que : L’imâm lit (à voix haute) de longs soûrahs dans les deux qiyâms, après le soûrah al-Fâtihah. La lecture des soûrahs “al-Baqarah” (dans le 1er raka’ât et “Âlé-‘Imrân” (dans le 2ème raka’ât) y sont préconisés. Mais si l’on ne connaît pas de longs soûrahs, on peut y lire d’autres plus courts, mais le plus long possible. Cependant, le qirât (lecture du Qurân) du 2ème raka’ât doit être moins long que celui du 1er. Aussi, les deux ruku’ (inclinaisons) doivent être longs, plus longs que les namâzs habituels, cependant le 2ème ruku’ moins long que le 1er, et ceci pour chacun des deux raka’âts.

Après, le salaam de la swalât (namâz) et c’est un sunnat, l’imâm tient un petit khutbah (sermon) et un du’â en jama’at. Dans les pays arabes, le khutbah se lit en arabe, mais il peut se faire dans la langue locale (sous forme de causerie) pour tout autre pays non-arabe. Le thème du sermon (ou du discours) doit être axé sur l’éclipse (Kusoûf ou Khusoûf) et la Crainte d’Allah (taqwa).

Il est recommandé de faire l’aumône ce jour-là (avant ou après le namâz), c’est-à-dire d’offrir la Swadaqah aux pauvres et nécessiteux. Selon un enseignement de hadîth “Si vous le vivez, priez et faites la charité”.