nouvellelune

Visibilité de la nouvelle-lune et témoignage de sa visibilité

Le calendrier islamique est basé sur des mois lunaires, au nombre de 12. Le mois lunaire islamique comprend un minimum de 29 jours ou un maximum de 30 jours. En islam, on débute le mois lunaire sur le constat de la visibilité oculaire du croissant de la nouvelle-lune.

Selon le Shari’at (loi islamique), il y a 2 façons d’établir la visibilité de la nouvelle-lune :

– Sur le constat d’un témoignage authentique (digne-de-foi)

– À l’expiration de 30 jours du mois courant

Si aucun témoignage n’est reçu ou qu’un témoignage reçu n’est pas agréé, le mois suivant commencera automatiquement après l’expiration du 30ème jour du mois courant.

Le témoignage qui est accepté concernant la visibilité de la nouvelle-lune et particulièrement celle de la ‘Eîd-ul-Fitr, est celui qui émane d’une personne digne de toute foi. Selon le Shari’at, une personne digne de toute foi est une personne connu pour ne faire aucun grand-péché (gunah-é-kabîrah), actes inutiles et qui évite les péché-mineurs (gunah-é-swaghîrah).

Donc, le témoignage qui viendrait d’une qui n’est pas ‘deendârr’, qui veut dire pas attaché à la religion, ou qui néglige la religion, n’est pas accepté. Par exemple, une personne qui n’accomplit pas le namâz ou qui ne le fait pas régulièrement, qui ne jeûne pas, qui ne s’acquitte pas de la zakât, ou qui par ailleurs consomme de l’alcool etc. c’est une personne considéré ‘bé-deen’ (non-religieuse), son témoignage n’est pas acceptable.

Lorsque le temps est clément et que le ciel est clair, la visibilité de la nouvelle-lune sera constatée par un nombre considérable de gens. Cependant, il n’y a pas vraiment d’un nombre précis de gens requis pour valider un témoignage. Cela dépend sur la faculté discrète de la personne en charge pour la validation du constat. Cette personne peut être un Qâzi (Juge islamique), un Mufti ou un ‘Âlim (savant, érudit).

Quelque fois, cela dépend de certains critères particuliers : Le témoignage d’un nombre restreint de personnes peut le convaincre, alors que dans certains cas, un nombre plus conséquent peut ne pas le convaincre. Par exemple, le témoignage de cinq ou dix personnes dans un lieu où habitent des milliers de gens, peut être refusé. Alors qu’en revanche, le témoignage de seulement deux ou trois personnes dans un lieu isolé, peut convaincre.

Aussi, le témoignage émanant des quatre coins d’un pays quant à la visibilité de la nouvelle-lune, par temps favorable, sera retenu.

Lorsque le temps est sombre et nuageux, le témoignage émanant d’une personne (homme ou femme) pieuse, sure et digne de foi et de confiance, peut valider et établir le début du mois de Ramadwân.

En ce qui concerne la lune pour la ‘Eîd-ul-Fitr, le témoignage de deux hommes pieux (dignes de foi) ou un homme et deux femmes (possédant les mêmes qualités) est nécessaire. En revanche, le témoignage, même de 4 femmes sans la présence d’un homme, ne serait pas considéré comme valide.

Aussi, la personne qui a vu la lune de Ramadwân, et dont le témoignage ne serait pas accepté pour une raison quelconque, doit lui-même commencer le jeûne (roza) de Ramadwân.

Une personne n’a pas le droit de célébrer la ‘Eîd-ul-Fitr tout seul. En début de Ramadwân, une personne dont le témoignage est rejeté après avoir vu la nouvelle-lune, doit donc commencer le jeûne un jour avant les autres. Au final, lorsqu’il atteindra son 30ème jour (les autres en seront à leur 29ème) et si la nouvelle-lune de la ‘Eîd-ul-Fitr ne serait pas visible, la dite personne devra continuer à jeûner comme tout le monde, ce qui sera en fait pour lui, un 31ème jour de jeûne. En fin de Ramadwân, une personne qui aurait vu la nouvelle-lune de ‘Eîd-ul-Fitr et dont le témoignage n’aurait pas été accepté pour une raison quelconque, n’aura pas le droit de stopper son jeûne, il devra donc continuer à jeûner comme tous les autres.

S’il arrive que la visibilité de la nouvelle-lune de la ‘Eîd-ul-Fitr ait été établi après seulement 28 jours de jeûne dans un endroit donné, les gens concernés doivent nécessairement remplacer (collectivement ou pas) un jour de jeûne après la ‘Eid-ul-Fitr et ceci de manière obligatoire. Parce qu’un mois islamique par définition contient 29 ou 30 jours (et non pas 28 ou 31).

Si la visibilité de la nouvelle-lune de Ramadwân est établie par le témoignage de deux personnes digne-de-foi par un temps couvert et sombre et que par la suite, la lune de la ‘Eîd-ul-Fitr n’est pas visible au bout de 30 jours de jeûne révolus, on aura le droit de célébrer la ‘Eîd-ul-Fitr même si sa nouvelle-lune n’est pas visible. Les musulmans doivent donc chercher le croissant lunaire du Ramadwân-sharîf après le 29ème jour du mois de Sha’baan.

Source “Bahâr-é-Shari’at” / Mazhab-é-Hanafi (École-de-pensée Hanafite)