Question-Réponse n° 12

Qu’est-ce qu’un Namâz-é-Janâzah dit “Muhalliya” ?

Question d’un frère chezdeenaute de Vincennes (94) : “J’ai récemment lu sur le site qu’un Namâz-é-Janâzah-é-Muhalliya s’est tenu concernant un récent mayyat. Certes, ce n’est pas la première fois que Chezdeen nous fait découvrir des choses, mais malgré votre précision stipulée <>, pouvez-vous nous donner un peu plus d’explications ?”

Réponse : Il s’agit d’un Namâz-é-Janâzah (prévu par les 4 écoles-de-pensée [mazhâhib, pluriel de maz’hab]) dans une situation particulière qui est :

Lorsqu’un mayyat part pour un long voyage en vue d’être dafann (enterré) au loin (distance supérieure à celle minimale qui fait devenir “musâfirr” [voyageur]), donc les gens locaux de la localité du départ qui en principe n’accompagneront pas le mayyat jusqu’au dafann, effectue un Namâz-é-Janâzah symbolique appelé “Muhalliya”. Ce mot arabe tient pour ‘local’ ou ‘sédentaire’.

La raison est que dans l’idée du risque que comporte un tel long voyage du mayyat, en terme d’accidents (un convoi qui prendrait feu, un bateau qui coulerait, un avion qui ‘crashrait’), pour que le mayyat n’aille pas SANS-namâz-é-janâzah (ce qui serait contraire aux principes du deen), les gens locaux au départ tiennent ce namâz-é-janâzah pour se libérer de cette charge dite “kifâyah”, malgré que les gens de l’endroit du dafann feront un autre namâz-é-janâzah définitif à destination.

Le seul maslâ (règle) qui s’applique sur le sujet est : Au cas où des personnes fassent aussi le déplacement pour le dafann, ces personnes ne devront pas refaire le deuxième namâz-é-janâzah définitif fait à destination. En somme ces personnes ne doivent faire qu’un seul namâz-é-janâzah pour le même mayyat (le premier namâz ou le deuxième).

Précisions : C’est en fait un namâz-é-janâzah basé sur la précaution (face aux risques cités plus haut). Elle n’est nullement une obligation (comparé au caractère ‘Faraz-Kifâyah’ du namâz-é-janâzah définitif fait à destination), c’est juste une recommandation lors des cas de long-voyage d’un mayyat.

Par ailleurs, il existe des cas où dans certains pays, on fait le namâz-é-janâzah définitif au départ dans l’idée qu’il n’y aurait pas un deuxième namâz-é-janâzah à l’endroit du dafann et là le namâz-é-janâzah effectué au départ couvrirait les ‘risques d’accidents de parcours’.

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Aussi, il peut exister des cas extrêmes (cas d’état de décomposition rapide d’un corps) ou une fois arrivé à destination, les responsables (Imâms) décident d’enterrer (dafann) sans faire un deuxième namâz-é-janâzah définitif à destination en sachant qu’un namâz-é-janâzah-é-Muhalliya a déjà été effectué au préalable (lieu du départ). C’est pour cela aussi qu’il n’y a rien à préciser (au niveau du niyyat) lors d’un namâz-é-janâzah-é-Muhalliya, on le fait exactement comme pour un namâz-é-janâzah normal. Mais l’Imâm le faisant peut préalablement signaler aux muswallis qu’il s’agit d’un namâz-é-janâzah d’un mayyat à long-déplacement pour que ces derniers ne fassent pas deux namâz-é-janâzah pour le même mayyat (maslâ explicité plus haut).

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