Le Miswaak (appelé Datwann en urdu) est une petite tige dont l’extrémité est paillée, qu’on utilise pour se brosser et nettoyer les dents. C’est un grand sunnah du saint-Prophète [s.a.w.]. Il est utilisé par les hommes aussi bien que les dames et les enfants.

La tige provient d’un arbre qui poussait aux alentours de Makkah-sharîf, appelé “Siwâk” en arabe (d’où son nom Miswâk), “Pîlo” en urdu, et de son nom botanique “Salvadora Persica”.

Dans les pays où on ne trouve pas cet arbre, on peut faire des miswaak à partir d’un arbre ayant une branche au goût amer, par exemple Lilas-de-perse. Les gens qui sont dépourvus de dents, peuvent l’utiliser sur les gencives et auront les mêmes thawaabs (récompenses). La longueur d’un miswaak est d’environ 15 à 17 cm [6 à 7 ‘pouces’ à l’anglaise] et de façon plus précise, elle ne doit pas dépasser la longueur d’un empan (la distance comprise entre l’extrémité du pouce et celle de l’auriculaire, lorsque la main est ouverte le plus possible). C’est aussi un sunnah de se servir du miswaak dans le wazou.

Dans un hadîth de Bukhârî, Hazrat Bibi ‘Aïsha Siddîqâ [r.a.] rapporte que l’utilisation du miswaak apporte de l’hygiène buccale, c’est aussi une pratique islamique qu’Allah aime qu’on le fasse. Les anges chantent des louanges pour celui qui utilise le Miswaak et son utilisation les attire. C’est un acte qui déplait donc au satan.

Celui qui utilise régulièrement le miswaak, sa bouche restera toujours propre, ses dents seront blanches (le miswaak fait disparaître les jaunâtres), sera protégé des maladies de la cavité buccale, ses gencives seront renforcées, ses aliments seront bien digérés, s’il a des glaires sur l’estomac, ils seront refoulés, il aura l’éclat des yeux, la mauvaise haleine partira et aura aussi tendance à ne pas mentir. Il aiguise vue, la mémoire et l’intelligence. Et il agit également contre le mal de tête et fait du bien à tout le corps.

Hazrat ‘Ali [r.a.] a dit que celui qui utilise régulièrement le Miswâk, lors de sa mort, son agonie (sakraat) sera facilitée, il aura l’occasion de lire le kalma-é-twayyibah “Laa ilaaha illallaahu Muhammadur-rasoulullaah [s.a.w.] ” avant de rendre l’âme plus facilement et paisiblement.

Dans un autre hadîth de Bukhari-sharîf et Muslim-sharîf, Hazrat Abu Huraÿra [r.a.] rapporte que le saint-Prophète d’Allah [s.a.w.] a dit qu’il aurait pu ordonner l’usage du miswaak avant chaque namaz (swalaat), mais vu la difficulté que ça poserait à son peuple (ummat), il a préféré ne pas le rendre obligatoire. Cela nous démontre l’importance du miswaak. Cependant, selon un autre hadîth de Baÿhiqi-sharîf rapporté par Hazrat Bibi ‘Aisha Siddîqâ [r.a.], le saint-Messager [s.a.w.] a dit que ceux qui utilisent le miswâk avant d’accomplir le namâz, auront 70 fois plus de thawaabs comparé à un namâz fait sans miswaak au préalable.

Prenons un fait historique de l’Islam selon les récits de “Taarikh-é-Ibné-Kathîr” et “Zaadul Ma’ad”, pendant le khilâfat (califat) de Hazrat ‘Umar Fârouq (r.a), une expédition fut conduite pour la conquête du fort de Tastar (près de l’Egypte) sous le commandement du général Hazrat ‘Umar bin Aas (r.a). À cette époque, les expéditions avaient l’habitude de durer que 3 ou 4 jours avant de ramener les gens à l’islam, mais pour cette expédition là, il n’y avait toujours pas de résultat au bout de 10 à 15 jours. Alors, Hazrat ‘Umar Fârouq (r.a) envoya un messager sur place pour constater et à son retour, dans son rapport il disait que les membres de l’expédition suivaient les actes selon les enseignements islamiques, sauf qu’ils faisaient leur namâz sans utiliser préalablement le miswaak. Sur ce, Hazrat ‘Umar Fârouq [r.a.] envoya tout de suite les consignes au général sur le terrain lui rappelant les valeurs et l’importance de ce sunnah qu’est l’utilisation du miswâk et Alhamdu-lillâh, la victoire suivit aussitôt car les gens du côté adverse embrassaient l’islam en masse. Ceci nous rappelle que lorsqu’Allah aime un certain acte de notre part, lorsqu’on le fait, Allah nous ouvre toutes les voies de la réussite.

En somme, le miswâk est non seulement un sunnah durant le wuzu, mais aussi un sunnah comme acte de n’importe quelle heure de la journée. Rappelons nous de ce détail de la vie sainte de la fille bien-aimée du Prophète [s.a.w.], en l’occurrence la chef de toutes les dames du paradis, Hazrat Bibi Fâtwimah [r.a.], qui passait tout son temps dans le ‘ibaadat (prières et autres actes de dévotion), les gens disait d’elle que lorsqu’on la voyait, si elle n’était pas en train de faire le namâz ou s’occuper de sa maison et sa famille, elle était en train de faire le miswâk.

Rappelons que, de nos jours, malgré l’adoption des brosses-à-dents  et dentifrices classiques dans notre vie quotidienne, il faut utiliser le miswâk en complément, comme sunnat et ainsi, on pourra récolter tous les bienfaits (à la fois médicinaux et spirituels) cités plus haut.