Question-Réponse n° 96

Le “Tchawtaari” lors des mariages, est-il fondé ?

[Cette question nous a été posé en créole en ces termes : « Mo ène sœur mauricienne ki vive ici à Catania. Monne trouve réponse oune fer ène sœur en France lor banne périodes pou célébration Nikaah et mo pé profite pou dimane ou si nous musalmaans, éna droit fer coutume ki nou appelle “tchawtaari” dans l’Islam?» ]
Question d’une sœur habitant Catane (Sicile, Italie) : « Je suis une sœur mauricienne vivant ici à Catane. J’ai vu la réponse faite à une sœur de France au sujet des périodes de célébrations de Nikaah et j’en profite de vous demander si nous les musulmans, avons le droit de faire la coutume dite “tchawtaari”, en l’Islam? »

Réponse : Au fait, la réponse islamique est Non, avec cependant un Mais, car tout dépend de la façon dont il serait fait et de l’intention (niyyat) qui y serait attachée…
En clair, le “tchawtaari” trouve son origine dans la religion hindoue, donc à la base pas islamique et emprunté à tort de l’hindouisme. Cette coutume consistait à faire attendre le lendemain du mariage quant à sa consommation par les mariés et que le

marié allait chercher son épouse (ce lendemain là) chez les parents de cette dernière tout en faisant une cérémonie de regroupement familiale chez la mariée (avec un déjeuner pour l’occasion) avant que cette dernière quitte la maison de son enfance pour aller vivre avec son mari fraichement épousé dans leur maison conjugale.

Mais puisque l’Islam n’est pas foncièrement contre les rencontres familiales meme sous formes de cérémonies de la sorte, le fait de faire cet évènement ne serait “pas méchant” tant que : d’une part, le niyyat n’est pas d’imiter la religion hindoue et que d’autre part, les mariés aient consommé leur nikaah (mariage) dès le premier jour. Dans ces conditions, le fait d’aller à nouveau chez la famille de la fille le lendemain pour passer un moment familial avant un vrai départ, ne serait pas interdit par le deen. La coutume du menu servi à cet occasion, “khirr” (riz-au-lait) et pouri (crèpe indienne) n’est pas grave non plus car l’Islam n’attache pas d’importance à la nourriture servie, tant qu’elle est halaal (licite).

Conclusion : Quoique son origine n’est pas vraiment islamique, il est cependant “Jaaiz” (permis) dépendant de son fond (niyyat, intention) et sa forme (façon) dont il est fait.