Question-Réponse n° 143

Que dit l’Islam sur les dons d’organes ?

Question d’une sœur de Bobigny (93) : « Pouvez-vous m’éclaircir en ce qui concerne la question du don d’organes ? Pouvons-nous donner et recevoir des organes ?»

Réponse : Heureusement que vous nous demandez d’éclaircir le sujet et non de statuer car les avis islamiques sont encore divergents sur ce sujet délicat des temps modernes, puisque de tels phénomènes n’existaient pas à l’époque de l’établissement de l’Islam.
En effet, les ulémas (savants) sont assez divisés sur la question car les partisans du contre se positionnent sur les hadiths qui disent que le corps d’un mayyat souffre même pour les brutalités effectuées lors du ghusal et soutiennent qu’une simple blessure ne serait-ce qu’avec un clou lors du ghusal, le corps continuera spirituellement à ressentir la douleur causée, alors imaginez-vous les coups de bistouris… et d’autres hadiths parlent aussi que nous serons ressuscités dans le même état que la mort nous a surpris et cependant se prononcent contre le dons d’organes…

Alors que les partisans du pour se basent sur une raison anti-égoïste beaucoup plus spirituelle en affirmant que notre corps, une fois en état de mayyat ne nous servira plus à rien, et sera même désintégré dans la tombe qu’il est beaucoup plus souhaitable que tel ou tel organe soit bénéfique à autrui, tout en n’allant pas jusqu’à se prononcer pour le don du corps entier à la science car il serait contraire aux principes mortuaires du deen.
Cependant, il faut faire très attention aux prélèvements post-mortem d’organes car sauf opposition préalable de la personne de son vivant, les services hospitaliers pourront procéder librement à des prélèvements.
Conclusion, le positionnement sur la question, dépendra de notre niveau spirituel, notre foi personnelle, notre sens de la générosité tout en sachant qu’il est recommandé d’avoir un mayyat effectué selon les règles de l’Islam, tel qu’a connu le saint Prophète et ses compagnons (r.a).