Question-Réponse n° 148

Peut-on prénommer notre enfant “Yâsîn”, “Twâhâ” ou autre titre émanant du saint Coran ?

Question d’un jeune homme de La Courneuve (93) : « Je voudrais vous poser une question sur les prénoms. Peut-on nommer notre enfant Yaasiin ou Twaahaa ou un nom qu’on pourrait voir dans le Quraan ? Car j’ai trouvé sur un site où il est écrit que c’était interdit de nommer son enfant avec les noms des sourates du Quraan et j’attend votre réponse avec impatience.»

Réponse : Certains sites islamiques interdisent effectivement le sujet et il faut savoir que les tendances sont divergentes parmi les ‘aalims (savants) du monde (arabique et le reste de l’asie). Ce qui ne veut pas dire qu’il faut pour autant adopter un camp et se figer sur cette question.

Tout d’abord, les prénoms tels que “Yâsîn”, Twâhâ” ont été autorisés et tolérés par des grands érudits s’appuyant sur le fait qu’entre autres (mais pas seulement), ces titres sont adressés au saint Prophète et il est vrai que dans les versets qui suivent ces titres, Allah ta’ala s’adresse à son Prophète , ainsi : “Yaasiin, par le Coran plein de sagesse, tu es parmi les messagers, sur un chemin droit” ou encore “Twaahaa, ce n’est pas pour que tu sois malheureux que nous t’avons donné le Coran, mais comme un rappel pour ceux qui craignent”.

De ce fait, ces prénoms ont été introduits sur cette idée. Et nous, musulmans mauriciens de souche indienne, font partie de cette tendance qui l’a autorisé et de grands ‘aalims l’ont toléré. Et aujourd’hui encore, ce principe perdure.
D’un autre côté, il est vrai de constater que cette tendance est moins présente chez les musulmans arabes (mais pas pour autant absente) et en revanche plus fréquente chez les musulmans asiatiques. Et si l’on ne veuille pas admettre que ce sont entre autres des titres liés au saint Prophète , on ne pas peut non plus catégoriquement interdire de nommer les gens sur les noms de sourahs (chapitres) du Quraan sharîf. Cependant, on ne peut pas donner tort à ceux qui l’interdisent quand ils avancent la raison de la crainte qu’ils ont qu’en un moment de colère, ils insulteraient leurs enfants ainsi appelés par ces noms, ce qui peut être considéré comme un manque de respect.
Avouons que quelque soient les tendances, c’est surtout le respect des autres qui fait aujourd’hui défaut…