Question-Réponse n° 173

Peut-on vraiment forcer les gens à accomplir le Namaaz ?

Question d’une jeune fille de Paris (75) : «J’ai un petit problème avec une amie. Elle est musulmane elle ne fait jamais la prière ! Je lui ai dit maintes fois de faire la prière, sinon la porte du paradis ne s’ouvrira pas pour elle, mais elle ne m’écoute pas ! Et en ce moment, elle a des problèmes personnels, alors elle me dit qu’elle va faire la prière pour demander à Allah son aide. Je lui est dit que c’est bien (car plus grand qu’Allah il n’y a pas !), mais il ne faut pas faire le namaz par intérêt. Au contraire, il faut le faire tout le temps et qui sait peut-être qu’elle n’aurait pas eu ces problèmes. Mais elle ne m’écoute pas. Alors, je voulais savoir : A t-on le droit de faire la prière par intérêt ? Moi, je sais que ce n’est pas bien mais j’aimerais quand même que vous me le dites pour lui montrer que je n’ai pas tort et que plus grand qu’Allah il n’y a pas !»

Réponse : C’est vraiment merveilleux que vous prenez tellement à cœur le problème de votre amie tout en vous y associant à ce point. Votre phrase nous paraît tellement signifiante en ces termes : << J’ai un petit problème avec une amie >>. Qu’Allah ta’ala soit témoin de votre bonne volonté vis-à-vis du ‘deen’ et vous en récompense ! Car il est vrai que le “khidmat-é-deen” (servitude de la religion), chacun peut le faire à sa façon et à son niveau. Et quelque soient les niveaux, le ‘combat’ est le même !

Venons maintenant à votre réponse qui comporte plusieurs facettes : Vous avez peut-être raison dans le fond mais pas tout à fait raison dans la forme.
Certes, dans le fond, on ne peut pas forcer les gens à prier. Aussi, on ne peut pas non plus, adopter une attitude qui consiste à négliger la pensée d’Allah en temps normal et se diriger vers les ‘ibaadats (prières) par intérêt uniquement comme vous le dites, car une foi musulmane basique doit “diriger” la créature d’elle-même vers son Créateur aux heures prescrites des namazs, qui demeurent le principal pilier de l’Islam après la foi (imaan) et surtout bénéfiques pour nous-mêmes ! (Cf : Les vertus du Namaz).
Hormis le fait de devoir éventuellement ‘forcer’ les enfants dans leur période d’apprentissage bien avant leur puberté, voir dans ce contexte isolé la question-réponse n°32 en ligne, il ne paraît pas concevable de devoir forcer les plus grands, sensés être plus intelligents, car l’Islam est un mode de vie dont la foi (imaan) doit naturellement se traduire dans nos actes (‘amal).

En revanche, nul n’a le droit de décourager une personne en détresse de se diriger sincèrement vers Allah, même si cette personne est habituellement négligeant de la swalaat (namaaz). Mais là, la sincérité est de rigueur. Et c’est peut-être par l’intermédiaire de tels cas ou circonstances, qu’Allah ta’ala change les gens en bon ‘namaazi’ (croyant régulier à la swalaat).
Une parole de sagesse (kalaam-é-hikmat) stipule que l’enfant en détresse trouve du soulagement lorsque sa maman (ou son papa) lui caresse la tête ! Ainsi le croyant qui souffre peut accourir à la mosquée ou vers les ‘ibaadats pour chercher la douceur comme-ci Allah le Seigneur le caressait de sa Miséricorde.

Allah a prescrit dans nos namaaz le tout premier et grand ‘sourah al-Faatihah’, dont un verset sous forme de supplication, précise : “C’est toi que nous adorons et c’est à toi que nous implorons de l’aide” [sourah 1, verset 4].
Les ‘ibaadats sont pour Allah et c’est à Allah SEUL d’en juger ! Même le plus grand pêcheur de la terre a le droit de se diriger vers son Allah ta’ala avec sincérité !

Conclusion : Notre rôle n’est pas de forcer, mais à ENCOURAGER, et avec intelligence