Question-Réponse n° 203

Pouvez-vous éclaircir le sujet du ‘Sadaqah’ contre les malheurs ?

Question d’une sœur de Belle-Rose (Ile Maurice) : «Il arrive ces temps-ci, aux membres ma famille et moi-même des petits malheurs, de petits accidents, de petits bobos, bref. Les Imaams ici à Maurice conseillent, parmi les ‘ibaadats, en particulier les offres en Sadaqah. Chose que j’ai toujours fait ici, car je donne régulièrement et depuis toujours, aux ‘charités’ qui viennent à ma porte. Ce qui n’empêche pas les petites contrariétés. J’ose vous demander à vous Chezdeen, un éclaircissement, car je pense que la chose intéresserait beaucoup de gens comme moi.»

Réponse : Ces Imaams ont certes raison car le Swadqah spécial appelé “Daafi’il-baliyyah” qui se traduit “Ecarteur de malheurs” est offert avec ce niyyat (intention) tout comme l’essence même des swadaqahs comme le ‘Aqîqah à la naissance d’un enfant par exemple.
Mais il y a une chose qui ‘accroche’ notre analyse dans ce que vous dites… Selon vos propos, vous donnez tout le temps à ces pauvres qui se présentent à vos portes, comme cela se fait labas à Maurice. En somme, une question se pose sur l’action elle-même (pourtant louable) : En faisant de la sorte, donnez-vous vraiment ? ou plutôt que ces gens là viennent chercher devant chez vous ? Je pense qu’il y a là, sujet à méditation…

Ces actes d’ibaadats se font tous. Mais les manières peuvent souvent différer, disons même peuvent faire là toute la différence ! Poussons plus loin la réflexion : Faut-il attendre à ce que ces nécessiteux nous viennent à notre porte ou faut t-il sortir et aller leur donner !? L’intention de ces swadqahs sensés nourrir les pauvres doivent se faire avec les efforts d’aller leur pourvoir en sortant sur cette voie d’Allah. Croyez-moi, celui ou celle qui sort dans ce sentier pour aller sur le chemin des pauvres, est béni(e) jusqu’à son retour au domicile ! De nos jours, voyons la préparation de nos sorties pour nos courses et où est passé l’époque (de nos grands parents) où l’on prenait le soin de sortir pour aller faire de l’aumône !?

Allah ta’ala nous ordonne dans le saint Coran sur la nourriture des pauvres : “Ils nourrissent, pour son amour, les pauvres, les orphelins et les prisonniers. « Nous vous nourrissons pour la cause d’Allah. Nous ne vous demandons pas de récompense ni de remerciement. Nous craignons de la part de notre Seigneur, un jour terrible et catastrophique !” [sourah 76, versets 7, 8 & 9]
L’évolution des époques ne changent pas les ‘ibaadats eux-mêmes, mais altèrent en quelques sortes, la façon de les faire. Doit-on s’étonner si au jour du jugement dernier, Allah ta’ala nous interpellent en nous disant : Ô toi le charitable, tu n’as jamais vraiment donné en charité ! – Ô toi l’aumônier, tu n’as jamais vraiment donné la zakaat ! – Ô toi le ‘rozédaar’, tu n’as jamais vraiment jeûné ! – Ô toi le hâji, tu n’as jamais vraiment fait le pèlerinage ! – Ô toi le ‘namâzi’, tu n’as jamais vraiment prié ! – Ô toi le croyant, tu n’as jamais vraiment lu le kalma ! …

Et si l’on faisait un tour du côté de la méditation sur nos actes ? Les enseignements et les exemples des ‘Grands’ ne manquent pas !
Un wazîfah à lire : “Allaahumma Yaa daafi’il baliyyaat ! Idfa’il baliyyaati ‘annaa wa ‘ann jami’il muslimiina wal muslimaat”. Traduction : “Ô Allah Ô écarteur de malheurs, écarte les malheurs sur nous et les musulmans et musulmanes” [ceux et celles qui se soumettent]
Qu’Allah nous guide tous dans la voie droite, Aamiin !