Question-Réponse n° 208

Le Khatam-40-jours est-il justifié ?

Question anonyme : «Suite à votre réponse au sujet du khatam de 40 jours, je voudrais bien connaître la source de votre recherche à ce sujet. D’après certains savants qui sont en Arabie-Saoudite, c’est un bidaa. D’autre part, cette pratique vient de l’Inde et c’est les hindous qui faisaient cela et les musulmans qui sont venus de l’Inde ont introduit cette coutume. Cher frère avant de répondre à des questions, pourquoi vous ne demandez pas des conseils aux imams en Arabie-Saoudite. Le berceau de l’Islam, c’est l’Arabie Saoudite. Si vous ne voulez pas contactez ces imams-là, donnez-moi un seul hadith ou un verset du coran d’où vous puisez votre connaissance. Il y a aussi d’autres réponses louches qui nous surprennent et dont je voudrais savoir d’où proviennent ces sources.»

Réponse : Votre questionnement comporte plusieurs facettes et merci de nous accorder votre attention à divers points suivants
Au sujet du “Khatam 40-jours”, nous n’avons jamais mis l’emphase sur l’importance quelconque sur ce nombre de jours (40) sur lequel nous viendront après, mais plutôt sur l’idée du Khatam en lui-même à l’occasion du Mayyat. Khatam, dont nous expliquons l’essence dans notre article ‘Khatam’ en ligne (icône Dossiers) et dans le cadre d’occasion de Mayyat, il s’agit là de Du’a-é-maghfirat (du’a de pardon aux morts) et/ou Iswaal-é-thawaab (du’a de récompenses), recommandé en Islam.

La provenance de la notion de 40 jours : Puisqu’il n’y a pas vraiment de période de deuil fixée en Islam et compte tenu que celui-ci recommande des du’as-é-maghfirat de façon illimitée, les érudits recommandent de le faire aussi de façon illimitée. De cette façon, après un mayyat, on se doit de faire les du’a-é-maghfirat même après 40 jours et ceci sans limitation comme l’Islam nous recommande tout le temps de le faire pour nos parents et proches.

Mais pour que ce principe (du’a-é-maghfirat après mayyat) perdure, certains érudits de pays musulmans se sont basés sur les chiffres sacrés du Qur’aan et hadiths (3, 5, 7, 27, 40 etc.) pour instaurer une recommandation sur une période de 40 jours lors de cas de mayyat. Et, heureusement qu’ils l’ont fait, car on voit clairement aujourd’hui l’époque néfaste où les jeunes ne le feraient pas pour leurs parents décédés.

Par ailleurs, ce n’est pas une coutume “hindoue”, ni indienne, car il y a aussi des pays musulmans qui observent une forme de deuil, que ce soit 40 jours ou plus-ou-moins. Quant au chiffre 40, les hadiths en regorgent. Voyez des exemples tels que : les poils de nos parties privées doivent être rasés dès qu’ils dépassent la longueur d’un grain de riz, ils deviennent impropres, alors que dépassant 40 jours, ils deviennent hors normes (haraam). Méditez sur le fait que 40 jours avant notre mort, les anges de la mort et leur chef sont après nous. Et c’est sur cette base que ces érudits spirituels demandent de compter 40 jours symboliquement après la mort, tout en le recommandant de façon illimitée.

En ce qui concerne les “bid’ah”, il est très voire trop facile de répéter des positionnements d’opinion sans étudier les “bid’at-é-hasanah” et les “bid’at-é-sayyi-ah”, la théologie s’invite.
En ce qui concerne vos dires concernant l’Arabie-Saoudite. Non, ce n’est pas pour autant “le berceau” de l’Islam, puisque du premier au dernier prophète, Allah stipule en ces termes : “Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager…” [sourah 16, verset 36].

L’Arabie-Saoudite tel que vous le citez n’existait pas à l’époque. On peut alors parler de la péninsule arabique et aussi le “Khorassaan”, sans limites, voire même des contrées telles Mésopotamie ou Abyssinie, et là aussi, la théologie s’impose…

L’Arabie-Saoudite n’est non plus un modèle ! Allah ta’ala, à maintes reprises nous stipule : “Obéissez à Allah et à son Prophète ” et en aucun cas : “Obéissez à Allah et à son Prophète et à l’Arabie (ou aux arabes !)”, nuance…
Sur notre portail, et envers notre cible, nous ne faisons tout simplement qu’expliciter le positionnement de notre conviction (‘aqîdah) et éclaircir d’une certaine manière l’Islam de nos grands parents et leurs valeurs, à nos plus jeunes générations expatriées. Coutumes ou pas, nos agissements et actes relèvent de la racine de l’Islam et l’essence de ses actes sont justifiées. Mais libre à vous de les accepter ou les renier. Nous respectons les ‘aqîdahs de nos interlocuteurs. Chezdeen.com affiche d’emblée sa conviction, puisqu’il est arrivé le premier sur le net façon deen envers la communauté. Mais ceux qui ne sont pas de la même aspiration trouveront ailleurs d’autres sites adaptés à leurs visions.

Les divergences d’opinions ne datent pas d’hier. Mais chacun aujourd’hui possède l’éducation qu’il mérite et la propager n’est pas pour autant donné à tout le monde.
Qu’Allah nous guide tous, dans le droit chemin. Aamiin