Question-Réponse n° 216

La masturbation, est-elle autorisée en Islam ?

Question d’un frère de La-Courneuve (93) : “Je voulais savoir si, selon le deen, on a le droit de se masturber ?”

Réponse : L’islam est un mode vie équilibré, qui sur le plan sexuel prône l’assouvissement
de ce grand penchant par le biais du mariage légal qu’est le ‘Nikâh’.

Donc, par essence, tout acte sexuel sortant de cadre légal est normalement blâmable. Les savants des 4 mazhabs (écoles-de-pensée) se basent les ordres divines pour asseoir leur positionnement, qui sont les versets coraniques tels que ceux-ci : “Bienheureux sont certes les croyants. Ceux qui sont humbles dans leur Salat. Qui se détournent des futilités. Qui s’acquittent de la Zakat. Et qui préservent leurs sexes. Si ce n’est qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer. Alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs”. [sourah 23, versets 1 à 7].

Cependant, hormis les Châfi’î qui sont plus sévères sur le sujet de la masturbation, considérant même cette dernière comme ‘haraam’ (interdit) le comparant même à la sodomie, le reste des 3 autres mazhabs (Hanafi, Mâliki & Hambali) considère la masturbation tolérée uniquement si elle permet d’éviter l’adultère (zina) ou un risque quelconque lié à la santé physique, et ce, pour celui qui n’a pas la capacité de se marier. Donc, si une personne peut se marier, la masturbation ne lui sera pas permise.

Rappelons aussi que le mazhab-é-Hanafi l’interdit dans le cadre de la recherche du plaisir mais le tolère en extrême pour éviter les péchés et débordements tels l’adultère, alors qu’en temps normal des hadîths enseignent le contrôle par les moyens spirituels tels que le roza (jeûne).

Rajoutons aussi que les grands swalihîns (savants-pieux) ont indiqué que dans l’hypothèse extrême de la masturbation, après le ‘soulagement’, ils recommandent à la personne d’aller se purifier et faire aussitôt des ‘ibaadats pour se ressourcer spirituellement. Certains encouragent même l’istighfâr (imploration du pardon d’Allah) dans ces ‘ibaadats.