Question-Réponse n° 239

Est-ce vrai qu’il est interdit de travailler dans certains organismes financiers ?

Question d’une sœur de Beau-Bassin (Ile Maurice) : “J’ai souvent entendu dire que les musulmans n’ont pas le droit d’exercer certains métiers tels que travailler dans des banques ou des compagnies d’assurances, car selon ces critiques, l’argent avec lequel on paie les employés est Haraam [les intérêts…]. Je vous serais reconnaissante si vous pouviez m’apporter des éclaircissements à ce sujet ?

Réponse : Il est difficile d’apporter un éclaircissement unanime puisque la position des érudits divergent d’un pays à l’autre. En effet, dans les pays musulmans rigides (pour ne pas dire ‘sévères’), on décourage ou déconseille (sans pour autant leur interdire) les gens à travailler dans des organismes financiers non-islamiques, mais ils sont vite rattrapés par les réalités économiques qui ne laissent pas vraiment le choix à ces gens pour travailler.

Il est vrai que de nombreux hadîths condamnent les transactions illicites alors que les fonctionnements des banques et organismes financiers de nos jours se voient entrer dans cette catégorie dont évoquent ces hadîths. Et là, certains érudits n’ont pas tort par rapport à l’interdiction préconisée, du moins dans leur contexte.

Alors que dans d’autres pays non islamiques ou occidentaux, la tolérance fait qu’on ne se sente pas pêcher en travaillant dans de tels organismes, tant qu’au niveau individuel on fait son travail en toute honnêteté. Sans chercher de complications sur l’argent qu’on touche en salaire compte tenu que l’on ne peut être garanti sur l’argent du salaire même dans le cadre de commerce licite. Une transaction peut être licite alors que l’argent qu’elle génère peut ne pas l’être et inversement.

En somme, les deux positions peuvent être compréhensibles lorsqu’elles sont fondées dans leur contexte respectif. Hormis si l’on a le choix d’aller vivre dans le pays ou l’environnement qui correspond à nos convictions et éthique de vie, le tout se passe au niveau individuel basé sur l’autosatisfaction d’effectuer un travail propre et honnête. Car il est dit qu’un musulman n’est pas vu à son environnement, mais à sa foi et ses actes.