Question-Réponse n° 253

A-t-on le droit d’élever des poissons dans des aquariums ?

Question d’un frère de Sarcelles (95) : “A-t-on le droit d’avoir des poissons dans des aquariums ? Quand on sait que nos grands parents disaient qu’on restreignait leur espace de vie et que c’était un mal en soi.”

Réponse : En somme les avis divergent en deux parties, les pour et les contre, mais une partie prévaut sur l’autre, c’est celle des spirituels qui font partie des opposants. Voyons l’argumentaire de chacun :

Ceux qui n’y voient aucun inconvénient à élever les poissons dans les bocaux ou aquariums argumentent en disant que l’essentiel est de les nourrir correctement en leur donnant tout ce dont ils ont besoin. Ces conditions réunies, ils disent qu’il n’y a pas de mal. Mais au fait, l’élevage de ces poissons, ne sont pas dans l’intérêt des poissons, mais dans le plaisir ou la passion de ces gens, souvent pour faire joli, donc purement ornemental ou esthétique de la maison.

Ceux qui sont contre ont plus d’arguments solides. Ils pensent qu’on n’a pas le droit de restreindre un animal hors de son habitat naturel qu’Allah l’a mis. Les oiseaux vivent dans les airs, d’autres créatures sur terre et les poissons (et d’autres animaux marins) dans l’eau, mais celle des cours d’eau comme les mers et des rivières. Les enfermer dans des bocaux ou aquariums (quelque soient les tailles) correspond à restreindre leur espace de liberté par rapport à leur place dans la nature, tout comme l’oiseau enfermé dans une volière.

Allah ta’ala stipule dans le saint Coran : “Il n’y a point de bête (animal) sur terre dont la subsistance n’incombe à Allah qui connaît son gîte et son dépôt, tout est dans un Livre explicite.” (sourah 11, verset 6, 1er verset du 12ème sipara)

Les commentaires sur la partie où Allah dit : “wa ya’lamu mustaqarrahaa wa mustawda’ahaa” : “qui connaît son gîte et son dépôt”, parlent justement de ces milieux et habitats naturels de ces animaux.

Une tolérance peut être constatée si l’on aménage des grands bassins qui ressemblent beaucoup plus à des cours d’eau naturels où l’espace serait assez grande et suffisante pour l’épanouissement libertaire de ces poissons. Et encore là, il ne s’agirait pas d’élevage pour se nourrir mais toujours pour le plaisir passionnel.

De plus, l’argumentaire qui consiste à dire : “leur donner tout ce dont ils ont besoin” est assez étrange lorsqu’on sait que nul n’a vraiment pu interroger les poissons pour savoir ce dont ils ont vraiment besoin…

Les spirituels eux, vont jusqu’à même évoquer l’exemple de Nabi Hazrat Sulaÿmaan, le prophète Salomon (a.s.) qui était doué pour parler et comprendre les langues des animaux. Donc, apte et le mieux placé à connaître les raisons de leur création et leurs exigences, il n’a jamais donné l’exemple d’élevage de bêtes enfermés (pour des raisons esthétiques, de fantaisie hors de leur habitat naturel), au contraire, il a toujours laissé les animaux à leur place dans la nature.