Question-Réponse n° 259

Est-ce essentiel d’avoir un guide spirituel (Pîrr) ?

Question d’une jeune-fille de Drancy (93) : “Je voudrais savoir si dans la religion musulmane, il est obligatoire que chaque musulman ait un Peer ?”

Réponse : Attention, ce n’est pas du tout obligatoire, car on peut bien avoir une vie basique de deen, mais disons que c’est un passage incontournable pour celles et ceux qui décident d’avoir une vie spirituelle poussée avec le but de se rapprocher d’Allah ta’ala.

Voyons maintenant le pourquoi du comment : ‘Pîrr’ est un mot urdu pour guide ou maître spirituel, communément ‘chaÿkh’ en arabe. Alors que prêter serment auprès d’un maître en l’adoptant spirituellement en tant que tel se dit prendre le ‘baÿ’at’. On s’engage ainsi à suivre les directives du guide tout en s’engageant à ne pas commettre des péchés et adopter une vie pieuse.

Cette démarche trouve son ordonnancement dans l’Islam à l’époque même du saint Prophète , les musulmans (ses compagnons) venaient lui prêter serment sur ces mains en s’engageant dans une vie spirituelle. Le saint Coran en atteste en ces termes : “Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté le serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce qu’il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la quiétude, et Il les a récompensés par une victoire proche.” [sourah 48, verset 18]

Soulignons aussi le côté symbolique que dans le verset, Allah précise que Nabi-é-karîm était sous un arbre, ‘shajrah’ en arabe. De ce fait, lorsqu’on prend le baÿ’at avec un pîrr, celui-ci nous offre un kitaab appelé aussi ‘shajrah’, qui non seulement rappelle les recommandations de vie spirituelle, mais aussi précise la lignée-spirituel (silsila) sous forme d’arbre généalogique qui donne le traçage de la lignée (de maître en maître), prouvant la source authentique des connaissances de l’enseignement islamique qui remonte jusqu’au saint Prophète , en passant par de grands ‘aalims (savants) et awliyas (amis d’Allah).

Rajoutons enfin qu’une telle démarche d’aller prendre le baÿ’at est une initiative personnelle basée sur une décision individuelle.

Pour plus de précisions dans ce domaine spirituel, consulter les ‘aalims.