Question-Réponse n° 268

N’importe qui peut-il célébrer une cérémonie de Nikaah ?

Question d’un frère de La-Courneuve (93) : “Je constate que de nos jours certaines personnes qui sont pas Imaams le deviennent par eux-mêmes et se permettent d’officier comme Imaam. Ma question est : Est-ce que n’importe qui peut-il célébrer une cérémonie de Nikaah par exemple ? Et y a-t-il une solution pour faire raisonner ces gens là ?”

Réponse : Votre questionnement comporte plusieurs facettes et merci de nous accorder votre attention sur les différents aspects qui suivent : A la base, un Imaam qui officie une cérémonie de ‘an-Nikaah’ est censé posséder les connaissances islamiques en matière de mariage musulman, c’est-à-dire qu’il connaisse les masaaïl (règles) qui régissent le ‘Nikaah’, lui permettant, au-delà de l’office, en sus de conseiller les époux et les familles concernées.

Or, tous les Imaams n’ayant pas forcément fait des études islamiques poussées, il est toléré (donc permis) que n’importe quelle personne (pieuse si possible) puisse officier une telle cérémonie, car l’Islam a tout prévu en ce sens qu’en cas extrême, par exemple dans un pays lointain et/ou en absence de structures musulmanes, pour éviter que les gens ne ‘tombent’ ou ne vivent dans l’adultère, ainsi n’importe quel musulman doit pouvoir célébrer la dite cérémonie.

Cependant, il demeure un aspect particulier qu’est le fait de lire (ou pouvoir lire) un ‘khutbah’ (sermon). Si n’importe qui peut célébrer un ‘Nikaah’, n’importe qui n’est pas forcément apte à lire un khutbah, rappelons-nous que la cérémonie de Nikaah en comporte un. Dans les formations d’imaams et de ‘aalims, il est stipulé que pour être apte à tenir la lecture d’un khutbah face à une assemblée, l’Imaam est censé maîtriser spirituellement son assemblée (majliss dans le cadre d’un nikaah ou jama’at dans le cadre d’un namaaz-é-Jummah ou ‘Eid).

Et puisque vous interrogez Chezdeen en demandant s’il y a une solution à apporter à la problématique de votre constat. Notre portail préconise ceci : Que ces personnes (n’ayant pas de formation réelle d’imaam) mais qui souhaitent officier, aillent prendre des leçons élémentaires en la matière (Nikaah ou tout autre facteur de l’Islam) auprès des imaams existants (de leur choix) et lorsqu’il y a des ‘aalims (savants) de passage en métropole (comme cela arrivent souvent) ou lorsque ces gens partent ‘en vacances’ à Maurice, qu’ils aillent ensuite réciter et compléter leur formation auprès de ces ‘aalims, validant ainsi leur acquis.

Ce qui fera que ces gens, n’ayant pourtant pas été à la base dans une école de deen quelconque, mais auront un certain ‘agrément’ de leur connaissances auprès de grands ‘aalims. Ils ont tout à gagner ! Surtout en légitimité. Ils pourront ainsi dire à leurs enfants, preuves à l’appui, que « Papa a été lire, réciter, voire apprendre auprès de tel ou tel grand ‘aalim ! ».