Question-Réponse n° 269

Pouvez-vous mettre l’emphase sur le ‘lounggi’ pour le ghusal ?

Question d’un frère de Boulogne-Billancourt (92) : “J’ai lu la question-réponse n°250 concernant le ghusal et je constate qu’à notre époque moderne, les gens ont tendance à oublier l’accessoire qu’est la jupe dite ‘loungi’, pourtant un sunnah ?”

Réponse : Excellente réaction de votre part sur ce détail vestimentaire, et quel détail !? puisqu’il s’agit bel et bien d’un sunnah comme vous le dites et vous avez d’autant plus raison quant au malheureux constat de sa négligence de nos jours et pire ! certains jeunes peuvent même ne pas savoir du tout sur cet accessoire ! la douche en nudité intégrale est devenue une habitude.

Voyons un peu le ‘pourquoi-du-comment’ du lounggi : Malgré que les masaaïls (règles) tolèrent un ghusal en nu(e)-intégral(e), les plus spirituels voire les plus pudiques peuvent se sentir gênés en ‘tenue-d’Adam’ même en étant seul(e)s dans cet espace habituellement clos. En cas de mort, ils ne veulent pas partir dans cet état de nudité. Dans ce cas, l’Islam a tout prévu en préconisant une espèce de jupette (plus pratique à élastique qu’enroulée) censée couvrir le corps (de l’homme comme la femme) du nombril jusqu’aux genoux. Elle sera bien-entendu mouillée pendant le ghusal et qui empêche pas de laver, savonner et rincer etc. sous le lounggi (comme-ci on ne l’avait pas).

Le côté pratique : Puisque vous évoquez si bien notre époque moderne, il n’y a pas mieux, pour la compréhension de nos frères et sœurs, que de concevoir ce récit imaginaire :

Imaginons un père de famille prenant sa douche tranquillement chez lui enfermé bien entendu dans sa salle de bain, avec à la maison uniquement sa fille ou sa petite-fille (le reste de la famille étant absent). Jusqu’ici tout va bien !

Mais ce valeureux père fait un malaise (cardiaque) en pleine douche. Sa fille en entendant le cri de son père et le bruit de sa chute, comprend l’incident et accoure et bien obligée de foncer la porte de la salle-de-bain pour porter secours son père évanoui. Imaginez maintenant le scénario dans le cas où ce père prenait sa douche sans ‘lounggi’, la situation ou une enfant est de force amenée à ‘découvrir’ la nudité de son père ou grand-père et la aussi la gêne du parent vis-à-vis de son enfant et la pudeur dans le cadre de notre deen…

Ce petit récit suffit à lui seul pour nous faire comprendre l’importance d’un tel détail et ce n’est pas pour rien qu’il soit en sus un sunnah. Que nos familles et nos madrassahs remettent l’emphase sur de nombreux sujets de la sorte, qui, on ne sait plus pour quelles raisons, finissent dans la négligence ou dans l’oubli.

Ajoutons à ceci une parole de sagesse (kalaam-é-hikmat) des grands awliyâ-Allah qui disent que : L’Islam sera en perdition lorsque les sunnahs auront tendance à disparaître dans les actes des musulmans…