Question-Réponse n° 280

Que doit-on faire de l’argent issu des intérêts bancaires ?

Question d’une jeune-fille de Bagnolet (93) : “J’ai une question à poser, j’ai entendu qu’on n’a pas le droit d’utiliser les intérêts de la banque. Alors comment peut-on l’utiliser ?”

Réponse : L’argent issu de l’intérêt (bancaire ou particulier) appelé ‘Ribâ’ en arabe, ‘Soûd’ en urdu est complètement haraam (interdit) à la consommation, en Islam.

Allah nous indique en ces termes relativement sévères :

S2V275

Ceux qui mangent [pratiquent] de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu’ils disent : ‹Le commerce est tout à fait comme l’intérêt›. Alors qu’Allah a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt. Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis auparavant ; et son affaire dépend d’Allah. Mais quiconque récidive, alors les voilà, les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement.” [sourah 2, verset 275]

Si l’on dispose d’un compte bancaire qui génère de l’intérêt, d’une part, il faudra dégager son compte de cette ‘portion’ d’argent (calculer régulièrement la somme), donc ne pas le laisser sur le compte. En le faisant, on exprime dans son cœur le niyyat (intention) qu’on est en train de dégager cette somme d’argent de son patrimoine ou de sa possession. On n’a pas le droit de consommer cet argent directement. Il faut s’en ‘débarrasser’ et on peut le faire de plusieurs manières :

Aider les pauvres, orphelins (sans leur préciser la nature de cet argent) et aussi les nécessiteux pour des cas d’entraides (études, opérations chirurgicales, endettement, etc.). Ne pas faire le niyyat (l’intention) de Swadqah avec cette argent, car le Swadqah est un ‘ibâdat, et on ne fait pas d’ibâdat avec un argent basiquement harâm. Dans ce cas précis, ça compte comme un ‘khaÿrât (donation).

Si on n’a pas le droit d’utiliser cet argent pour sa consommation directe, il y a cependant la possibilité d’une application indirecte, par exemple pour construire les toilettes, une allée dans sa cour ou sa clôture. Mais selon nos savants, il est préférable de le donner aux nécessiteux.

Attention, l’argent issu d’intérêts, de par sa source harâm, ne doit pas être donné aux masjids et autres congrégations religieuses.

Terminons avec ce dicton spirituel : On nettoie notre argent en évacuant les intérêts ; on lave notre argent en donnant la swadaqah ; on purifie notre argent en acquittant la zakât.