Le mot urdu ‘Mehendi’ (en français : henné ; en arabe : hina) est la décoration de la main et éventuellement des pieds uniquement réservée aux femmes en Islam. Et c’est même un sunnah des épouses du saint Prophète [s.a.w.] qui a conseillé aux dames de “décorer” leurs mains à l’aide du henné et aussi pour différencier de la main de l’homme, qui elle, ne doit pas être décorée.

Pour les femmes, c’est une sorte de parure recommandée par le saint Messager [s.a.w.] pour se démarquer des hommes, mettant en avant leur féminité et leur grâce. Bref, le mehendi est un embellissement islamique aux femmes. Un hadîth stipule qu’une fois le saint-Prophète [s.a.w.] était chez une femme mariée et lui a dit : « Teins tes mains avec le henné, car si l’une de vous délaisse la teinture du henné, ses mains deviendront comme celles des hommes ». Cette dame, touchée par les recommandations du saint-Prophète [s.a.w.], comme un héritage de ce dernier, par la suite n’avait jamais cessé de teindre ses mains avec le henné, même après ses 80 ans, tellement elle était attachée à ces paroles du saint-prophète [s.a.w.] à son égard. [Musnad, recueil de hadîth Imâm-Ahmad]

À noter donc que le Mehendi est interdit aux hommes dans la main, les doigts et sur les ongles, mais il leur est permis dans la barbe et les cheveux en vue de les colorer, hormis la coloration noire, interdite en islam, pour hommes et dames.

Le henné possède aussi des propriétés médicinales pour des petites plaies et petites blessures comme produit cicatrisant et c’est même un sunnat à ce niveau là. Hazrat Umm-é-Salmah [r.a.] rapporte que : « Nabi-é-Karîm [s.a.w.] appliquait toujours du mehendi sur une blessure-d’épine » [Tirmîzî, Baÿhaqi]

Aussi, il n’est pas interdit pour la femme musulmane de se faire belle, au contraire, il est recommandé pour une femme musulmane de se faire ravissante pour son mari, mais uniquement pour plaire à son mari (l’époux légal) dans le cadre conjugal, mais surtout pas à s’exhiber pour le regard des autres.

Les maquillages, à condition qu’ils ne contiennent pas d’ingrédients haraams, ne sont tolérés que modérément (c’est à dire légère, sans exagération).

À noter, en ce sens, que le Wazu (l’ablution) ne sera pas valable avec les maquillages, surtout le vernis à ongles, ce dernier étant interdit (harâm) à la femme musulmane. En revanche, l’ablution est valide avec le mehendi.

Cependant, compte tenu que la coloration noire est interdite en Islam, il ne faut surtout pas s’y méprendre avec le pseudo “Henné noir” qui n’est pas un produit naturel comme le henné l’est à part entière, mais comporte des produits chimiques rajoutés, tel le ‘Para-phénylène-diamine’ dit aussi ‘ppd’, susceptible de provoquer brulures de la peau et autres inconvénients relativement désagréables. En somme, le henné-noir est à bannir.

Par ailleurs, il y a un autre produit, appelé “katam” (katm), qui lui est tout-à-fait permis (halaal), c’est une plante originaire du Yémen, au couleur foncée, qui est souvent ajouté au henné pour foncer sa couleur vers le marron-foncé voire noirâtre. Des hadîths autorisent l’utilisation du katam, entre autres pour teindre les cheveux gris, mélangé ou pas avec du henné.

À notre époque où le mehendi connaît un essor commercial sans précédent, nous attirons votre attention qu’hélas l’application du henné (mehendi) est souvent exagérée. C’est-à-dire, nous voyons de nos jours que, pour des occasions telles les mariages, le mehendi est appliqué de manière excessif, non seulement en matière de motif ornemental (car même là il ne faut tout-de-même pas exagérer) mais également en terme de l’endroit sur le corps, qui dépasse souvent le stade de la sunnah des dames. Par exemple, dépassant les mains pour aller sur l’avant bras et dépassant les pieds pour déboucher sur les jambes, voire les autres endroits du corps…

Parallèlement, compte tenu que le tatouage (de par son aspect permanent et définitif) soit interdit en islam, certains utilisent le mehendi (de par son côté éphémère, donc autorisé) pour imiter à tort, les motifs de tatouages sur le corps. Cela sort du cadre islamique et est donc à bannir.

Dans toutes choses, veiller à ne pas aller dans l’excès, spirituellement déconseillé, en ces termes : “Allah n’aime pas ceux qui commettent des excès” [sourah 7, verset 31 partiel]